Comment évolue le marché de l’immobilier depuis le début de l’année 2022 ?
D’après Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération Nationale de l’Immobilier*, le marché de l’immobilier continue de se porter correctement, les volumes sont importants même si on a une raréfaction de l’offre.
Ainsi, dans la France entière, on remarque que les prix continuent d’augmenter à hauteur de +1.8% sur 3 mois. De manière plus détaillé, on constate une évolution de 2.5% pour les maisons et 0.9% pour les appartements.
Depuis les périodes de confinements, on remarque également une appétence pour les maisons individuelles. D’un autre côté, même si le financement reste correctement orienté, les exigences en apport sont plus conséquentes, avec 16 à 20% en moyenne. Ces chiffres sont considérables et plein de ménages risquent de ne pas pouvoir y accéder, on pense notamment aux primoaccédants.
* L’union de syndicats professionnels français exerçant dans le domaine de l’immobilier
Quel impact de la guerre en Ukraine sur le marché de l’immobilier ?
Le neuf risque fortement d’être impacté notamment vis-à-vis du prix de l’énergie, de l’acier. Comme dit précédemment, on remarque une appétence des acquéreurs pour les maisons individuelles. Cette tendance a pris de l’ampleur après les confinements liés au COVID. Dans un contexte anxiogène, les Français avaient tendance à revenir vers la campagne.
On voit également une prise de conscience des ménages sur le coût de l’énergie, du chauffage au gaz. Néanmoins, d’après M. Torrollion, il est encore un petit peu tôt pour réaliser l’impact de cette guerre sur le marché de l’immobilier. On peut tout de même craindre une période d’attentisme, de remettre à plus tard les projets immobiliers en cours.
Sur le coût inflationniste à la fois de l’usage des logements, des travaux en perspectives ou l’obligations des rénovations énergétiques, tout cela va peser. En effet, 40% des transactions qui s’effectue sur l’ancien, donne lieu à des travaux s’élevant de 10 000 à 15 000€ de travaux. À défaut d’un arbitrage de ce que l’on peut faire, il y aura sûrement un arbitrage sur le prix.
L’obligation des rénovations énergétiques ?
À l’issue de la lecture des résumés des propositions du logement de l’ensemble des candidats, c’est une déception qui se fait ressentir de la part du directeur de la FNAIM. En effet, il n’y a rien sur l’obligation de rénové alors que ça va être urgent.
Maprimérénov, par exemple, n’a sorti que 2500 logements de l’indécence énergétique. Pourtant, le temps nous est compté, la Convention citoyenne pour le climat avait adopté la proposition de rendre obligatoire la rénovation énergétique globale et performante des bâtiments d’ici à 2040. Elle visait à rénover cinq millions de logements (classés F et G du DPE) d’ici 2030 avec un système progressif de prêts et de subventions.
La FNAIM se place comme des activistes dans cette volonté de rénovation, surtout au regard du coût de l’énergie et de l’enjeu du climat.
Quelles sont les propositions de la FNAIM ?
Concrètement, la FNAIM à pour ambition de gagner ces arbitrages écologiques.
- Elle souhaite la mise en place du statut de bailleur privé afin que les investissements soient déductibles du revenu foncier en fonction du loyer. Le but étant que l’état reconnaissance le rôle économique des bailleurs privés, car sans leur volontarisme, les besoins en logement des Français seraient encore plus mal pourvus.
- Elle souhaite également la neutralité fiscale entre l’investissement dans le neuf et l’ancien.
- Le décalage du calendrier en s’appuyant sur les plans pluriannuels de travaux afin de décaler l’indécence énergétique.
- Territorialiser les politiques du logement en supprimant les zonages, qui d’après M. Torrollion, est une erreur puisqu’elle participe au déséquilibre des territoires et de l’offre.
- Il faut aussi se poser la question de la production du logement neuf. Quelle va être la capacité de nos concitoyens à acheter ce que l’on leur laisse en termes de logement accessible ?
Il faudrait donc revoir la politique de distribution du neuf car on ne manque pas de terrain à bâtir mais de droit de construire, ce qui relève en général des décisions des maires.